La troisième journée du Festival, s’est ouverte sur un master class donné par le grand pianiste français Roger Muraro. De jeunes musiciens, anciens élèves d’écoles et de collèges musicaux se sont prêtés avec délice à cet exercice prodigué au sein des locaux du Conservatoire d’Annecy.

Dans l’après-midi, à la Cathédrale Saint Pierre, l’organiste Pierre Queval, titulaire du grand orgue de l’Eglise Saint-Ignace à Paris, a présenté un programme composé d’œuvres de Jean-Sébastien Bach, Robert Schumann et César Franck, et de quelques improvisations.

Le Concert traditionnel de l’Annecy Campus Orchestra constitue, un événement très attendu. Le chef d’orchestre Fayçal Karoui, une fois de plus, a réalisé une prouesse avec les jeunes musiciens pour présenter au public un programme assez éprouvant. L’Ouverture de Candide de Léonard Bernstein a été suivie par les Variations sur un thème de Paganini en la mineur, op. 43 de Sergueï Rachmaninov (piano — Denis Matsuev). Mais le plus beau moment de ce concert fut sans conteste l’interprétation de la Symphonie n°9 en mi mineur « Du Nouveau Monde », op. 95 d’Anton Dvořák. Les solistes de l’orchestre ont montré ici toute leur maîtrise et ont reçu en échange l’admiration unanime d’un public conquis. Les bois ont joué de manière irréprochable.

L’assistance connaît et attend toujours le bis préféré de Fayçal Karoui — Danzón n.2 d’Arturo Marquez, une œuvre fascinante du compositeur contemporain mexicain (né à Álamos en 1950) qui doit son succès aux prestigieuses exécutions de l’Orchestre Symphonique des Jeunes du Venezuela « Simon Bolivar ». Dans cette pièce s’entremêlent l’atmosphère nostalgique sud-américaine et des rythmes entraînants. De quoi ravir les spectateurs qui applaudissaient sans discontinuer en se délectant de ces mélodies exotiques.

Le troisième concert de la journée, programmé à 21 heures à l’Eglise Sainte Bernadette, a proposé une grandiose interprétation de la Missa solemnis de Ludwig van Beethoven exécutée par les solistes de deux ensembles prestigieux Matheus et Melisme(s) dirigés par Jean-Christophe Spinosi et bien connus pour leur recherche de l’authenticité.

Les parties vocales ont été brillamment assurées par la soprano Adriana Kučerová (Slovakie), la mezzo-soprano José Maria Lo Monaco (Espagne), le ténor Julien Behr (France) et la basse Luigi de Donato (Italie).

Jean-Christophe Spinosi a su pénétrer les profondeurs architectoniques de la messe, en faisant ressortir la grandeur et l’intégrité de l’œuvre. Il a révélé des facettes cachées dans la musique du génie allemand difficilement atteignables. Attentif au rythme, il a respecté les proportions de la forme et la dramaturgie des contrastes entre les différentes parties du chef-d’œuvre de Beethoven.

Viktor Alexandrov, observateur musical de la fondation AVC Charity

<p>26&nbsp;août</p>

26.08.2015

Les heures d’orgue
Pierre Queval — orgue

Annecy Campus Orchestra 2015
Annecy Campus Orchestra
Denis Matsuev — piano
Fayçal Karoui — direction

La missa solemnis
Ensemble Matheus
Choeur de chambre Mélisme(s)
Adriana Kučerová — soprano
José Maria Lo Monaco — mezzo-soprano
Julian Prégardien — ténor
Luigi de Donato — basse
Jean-Christophe Spinosi — direction